Sur la place, tout près du café Cervera, on avait érigé le monument aux morts de la guerre 1914-18.

Hélas! Il a été démoli après l'indépendance. Le service du "Mémorial" a relevé les dix noms de ces héros du Cap-Matifou qui ont combattu et sont morts pour la France: Cabot Louis, Cabot Vincent, Dabadie Jean Romain Dominique, Mercadal Laurent, Morant Jean-Baptiste, Périano François, Pesce Joseph, Pons Gabriel, Sintès Joseph, Stallano Pierre.

Sur les dix noms gravés sur ce monument on remarque qu'il y a deux français d'origine italienne. Plusieurs émigrés venus d'Italie s'étaient installés au Cap.
Ils eurent vite fait de se fondre avec la population mahonnaise, adoptant ses coutumes et surtout pour la plupart se mariant avec des Mahonnaises.
Derrière le monument aux morts, on distingue deux maisons. Dans celle de droite logeait la famille de Gabriel Torrent (dit Biellet'), un grand mutilé de guerre et son frère le coiffeur, que familièrement nous appelions «Maton ». Dans la maison de gauche habitait le famille du facteur Ferrer et la fille Alice employée à la gare.

Je pense au grand-père Antoine Stallano, une figure marquante du village. Marié à une Marguerite Pons, il tenait un café-restaurant dont la tonnelle était à peine à deux mètres de la voie du petit chemin de fer. Il était plus instruit que la plupart des Mahonnais. Je crois qu'il avait été chef de gare.
Marcel Pesce, autre descendant d'Italiens était un camarade un peu plus âgé que moi. Il exploitait, avec son père, une ferme près de Jean-Bart. C'est avec sa belle automobile Fiat qu'il m'a conduit, avec d'autres jeunes, au Conseil de révision à Maison-Carrée. On a été tous "bons pour le service". On a fêté ça joyeusement. C'est pour cela que je m'en souviens bien.
 Autre famille de descendance italienne du village, les Palmarini.
Jean Palmarini habitait tout près du café Stallano. Il était adjoint du Maire M. Rosfelder.
Je voyais tous les après-midi ce brave homme car il venait signer le courrier à la mairie où je travaillais.