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Plages
de la Carrière du cap Matifou, paysage de maquis vite
évoqué par l’odeur de l’estragon
sauvage que nous écrasions entre nos doigts. Ressac les
jours où ne nous baignions pas. Danger. Alors promenades
sur le port de La Pérouse qui était tout à
côté. Nostalgie.
Pour
parler du centre Siroco (sic), nous nous sommes inspirés d’un
Historia magazine, le n° 307 d’avril 1973.
Pompon rouge au « Siroco ».
L’article est signé de Michel
Aoustin. Citons : «Février, un jour comme les
autres, nous débarquions sur les quais de cap Matifou. Sur
les hauteurs, aux abords de La Pérouse, petite ville à
la pointe du cap, se situait le camp de Siroco. Nul n’en
ignorait la réputation : six semaines d’entraînement
intensif pour fabriquer les futurs baroudeurs de la frontière
marocaine. »
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Siroco
c’était l’endroit où l’on
devinait des lieux d’exercice en se hissant sur la pointe
des pieds, le plateau, le parcours du combattant (ce parcours que
nous avons été si nombreux à effectuer dans
d’autres casernes), les stands de tir (qui passionnent tant
de jeunes et de moins jeunes), l’infirmerie, les
réfectoires.
L’auteur
nous dit :« De magnifiques allées parcouraient le
camp, des bordures verdoyantes composées de fleurs, de
cactus, de petites haies, le tout surmonté de majestueux
palmiers aux longues retombées, procuraient des ombrages
appréciés de tous ».
Dans
ce décor naturel, le paradis semblait réalité.
La mer, les falaises, les fleurs, les couleurs très vives
étaient au rendez-vous.
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Nous,
narrateurs de ce site, avons très bien connu les environs
très proches de ce camp, nous entendions le clairon et
nous voyions flotter le drapeau. Nous descendions sur les deux
plages de galets par un chemin de chèvre mais nous n’avons
jamais pu visiter le camp, « des rangées de
barbelés, plantées au droit de la falaise,
formaient un ensemble épineux qui venait ternir ce
merveilleux panorama. Ces longs rubans de fil accrochés à
des piquets nous ramenaient à la réalité».
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La
réalité ? Ce que nous savons ? Deux immenses tentes
avec lits de camp en guise de lieu de repos. L’habillement
: tenue de combat, casques lourd et léger, brodequins,
pataugas.
A la guerre comme à la guerre. L’étude
des armes : Mat-49, mauser, fusil mitrailleur, pistolet, grenade,
avec instruction, montage, démontage, maniement, tir. Un
régal connu de tous les détenteurs de la carte du
combattant.
Et les marches ! Des kilomètres avalés
jusqu’au village de Cap Matifou en tournant à droite
en direction de la plage des Ondines. Nous les regardions passer.
La chaleur était atroce en été et la sueur
trempait leurs vêtements.
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Camouflage pour tromper un ennemi
encore imaginaire mais il fallait faire pour de vrai. Les
officiers adorent les jeunes recrues qui se déplacent avec
des branches d’arbre sur le dos et qui rampent dans la
poussière. La devise : « marche ou crève ».
Au centre Siroco, c’était la guerre pour de faux.
Mais un jour, ils sont tous allés au feu et ont été
courageux. Il faut aujourd’hui les respecter comme nous les
avons respectés hier et le leur faire savoir. Il y a plus
de quarante ans, nous avons vu défiler les fusiliers
marins dans les rues d’Alger, portant fièrement la
fourragère rouge de leur régiment et nous avons
applaudi.
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