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Nous n’avons pas une date exacte, mais vers
1535-1536, Barberousse était sorti d’Alger après avoir réuni toutes ses forces :
des galères qui arboraient le drapeau espagnol, et s’était risqué encore une
fois au hasard de la mer. En quelques jours, il soumit les habitants des îles
Baléares, repartit avec huit cents captifs et un gros butin. Et puis les rivages
de Sicile (dépendance de Charles Quint) furent ravagés et Barberousse proposa
ses services à l’empereur des Turcs. En 1539, il prit lui-même l’importante
place forte de Castelnovo dans le royaume de Naples (autre dépendance de Charles
Quint) et l’année suivante, écumant la partie orientale de la Méditerranée, il
menaçait la flotte d’Andrea Doria et la maintenait à distance.
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Doria était un
illustre marin de la célèbre famille génoise.
Doria que nous allons retrouver
très bientôt face au cap Matifou.
Ces affronts endurés, Charles Quint avait
insisté pour qu’on agisse pacifiquement avec le redoutable pirate mais il dût
renoncer à tout espoir de négociations. Les Espagnols étaient obligés de subir
de nombreux préjudices comme sur la côte d’Andalousie ravagée, des bateaux
capturés parmi lesquels deux galions chargés de matériel de guerre (canons), de
vivres, de poudre soufrée et de la paye destinée aux garnisons de Mers el Kébir,
Oran, Bougie et la Goulette.
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L’empereur entra dans une grande colère. Trop
c’était trop. Son projet : gagner Alger sans perdre de temps et détruire ce
repaire de bandits.
Passons sur les grandes préparations de Charles Quint et
les grands moyens déployés pour débarquer à Alger. Notons seulement que son
frère, le pape, Andrea Doria et les principaux chefs de l’armée, le dissuadèrent
d’un projet aussi audacieux, disant qu’Alger était une place très puissante à la
défense de laquelle combattraient tous les indigènes des régions les plus
éloignées.
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De plus, tous les équipements nécessaires à la guerre ne pouvaient
être réunis cette année et comme l’époque était déjà assez avancée, la mer
serait agitée et exposerait la flotte à de grands dangers. Le 10 octobre seulement l’empereur quitta Lucques, en Italie, avec trente-quatre
galères et deux cents navires transportant six mille Allemands, cinq mille
Italiens.
A Majorque, les galères de ses dépendances de Sicile et de Naples
étaient déjà arrivées avec cent cinquante navires transportant six mille cinq
cents Espagnols, mille chevaliers de l’ordre de Saint Jean (de Malte), des
légionnaires et beaucoup de volontaires avec un grand déploiement de matériel de
guerre.
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