L'ECOLE DE L'AIR
   
Nous nous sommes inspirés de l’article de Pierre Jarrige
dans «
L’algérianiste», revue du Cercle algérianiste-Trimestriel n°102 – juin 2003
L’Ecole nationale professionnelle de l’Air d’Alger-Cap Matifou

De son vrai nom Ecole Professionnelle de l'Air, tout le monde l'appelait familèrement l'Ecole de l'Air.

La création

Une école d’apprentissage où sont accueillis deux cent cinquante jeunes mécaniciens démobilisés de l’armée de l’air, est créée en juillet 1940 comme une émanation des Ateliers Industriels de l’Air (AIA) qui ressentent le manque de main-d’œuvre qualifiée. La ferme Gros où ils sont stationnés est le berceau de l’Ecole.

Fin 1943, l’ingénieur en chef Jerrold, directeur de l’AIA, achète la ferme Homolle, un domaine de 77 hectares sur la commune de Cap Matifou, pour implanter définitivement une véritable école : l’Ecole nationale professionnelle de l’Air (l’ENPA).            

 

Elle ouvre ses portes en novembre 1944 pour une promotion de soixante élèves et cent cinquante nouveaux sont recrutés à la rentrée d’octobre 1945, alors que l’Assemblée nationale constituante vote le statut de l’Ecole lors de la séance du 31 décembre 1945.

Le 29 avril 1946, Charles Tillon, ministre de l’Armement, accompagné du gouverneur général Yves Chataigneau, pose la première pierre de l’ENPA.

Le programme

L’école professionnelle de l’Air est placée sous l’autorité du ministre de l’Armement. La durée des études est de trois ans, le régime de l’école est l’internat et le recrutement par concours.

Une quatrième année d’étude, réservée aux élèves brevetés, est destinée au perfectionnement des élèves de certaines spécialités et à la préparation à certaines écoles. L’enseignement porte sur les matières suivantes : études générales – études techniques – études pratiques – études artistiques – éducation physique.

L’enseignement donné en troisième année comporte une spécialisation selon le choix des élèves : machines-outils, chaudronnerie, ajustage et mécanique, menuiserie d’étude, forge et fonderie, électricité et radioélectricité.

A l’origine, l’ENPA n’est destinée qu’à fournir des ouvriers qualifiés et des techniciens pour les AIA, mais la sélection du recrutement, la qualité des enseignants (personnels de l’enseignement technique et ingénieurs aéronautiques) et le suivi assidu de la scolarité, font dépasser le cadre de cette création. L’Ecole devient un creuset de recrutement des différentes Ecoles nationales : travaux aéronautiques, ingénieurs en construction aéronautique, météorologie, officiers de l’Air, aviation civile, travaux publics et mines. La préparation militaire obligatoire permet d’accéder aux EOR de l’armée de l’Air ou de l’Aéronavale.

   

L’encadrement

L’ancien élève Alain Viguier, dans son livre Un dernier parfum d’eucalyptus (Editions des Ecrivains), dresse un portrait réaliste du trio dirigeant. Le directeur, Raoul Malaterre:« Profil d’aigle, œil vif et verbe tranchant… Une convocation à son bureau était toujours vécue avec inquiétude ». Pochet, directeur des études : « Deux grands yeux bleus, ne laissant entrevoir aucune faiblesse, plantés dans une face large encadrée par un collier noir impeccablement taillé…

Eternellement en costume trois pièces, ses imposantes mensurations participaient de l’autorité sans faille qu’il exerçait, aussi bien sur les élèves que sur les professeurs ». Longhi, chef des travaux : « Adepte du beau langage, pourfendeur du solécisme (faute contre la syntaxe), maître de l’imparfait du subjonctif, d’une extrême courtoisie…régnait contre toute attente sur le petit monde des ateliers de la technique qu’il enseignait… Il en imposait par sa classe incontestable et sa culture que l’on devinait solide et étendue. »


La vie à l’Ecole

La vie des élèves se déroule dans un cadre riant avec des terrains de sport, un gymnase, une salle des fêtes et de conférences, un foyer, un cinéma, une bibliothèque, une aumônerie et un service médical complet.

Le potentiel athlétique d’un demi millier de jeunes gens motivés par l’exercice physique est apprécié par la direction dans le souci permanent du rayonnement de l’Ecole. Des aménagements dans une scolarité particulièrement chargée, permettent aux élèves les plus sportifs de participer, les jeudis, aux compétitions scolaires et universitaires et de défendre, avec succès, l’honneur de l’Ecole sur les terrains d’Alger et de sa banlieue. Les équipes, très compétitives dans toutes les disciplines, accumulent les titres et les coupes pour la grande satisfaction du directeur. En plus des baptêmes de l’air régulièrement organisés pour les élèves, l’encadrement et les élèves peuvent pratiquer le vol moteur, le vol à voile et l’aéromodélisme au sein du très actif Aéro-club de l’AIA.

L’Ecole accueille, durant l’été, des colonies de vacances parrainées par Air France et reçoit des soldats de l’armée de l’Air en permission.*

De 1945 à 1962, cette belle réalisation, unique en Afrique, a formé plusieurs milliers d’élèves en treize promotions. La qualité du recrutement et de l’enseignement a permis à de nombreux élèves, parmi lesquels une majorité de pieds noirs, de se retrouver aux postes les plus importants de l’aviation française, tant dans la direction générale de l’Armement que dans l’Aviation civile, l’Armée de l’air, la Marine ou l’industrie.

 

Site Internet : voir les liens

Le site de l'amicale des ANCIENS DE L’ENPA    le site de JEAN LONGHI

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