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Le marquisat
comprenait à l'époque vingt-sept « terres » dont l’arrière-pays :
Massimino, Calizzano, Osiglia, Bormida, Pallare, Carcare.
La population
s’élevait à 18-20 000 âmes.
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Les activités commerciales et productives
Forts de l’appui de
l’Espagne, les Finalais développèrent la navigation sans tenir compte des
prohibitions et des limitations imposées par les Génois qui revendiquaient le
monopole du commerce dans la mer de Ligurie ou l’autorisaient, à condition de
payer des droits de douane.
C’est l’empereur qui
accorda la possibilité de réaliser un port et de commercer librement. Ce port,
prévu à Varigoti, ou à la Caprazoppa ne fut pas construit, soit à cause de
difficultés techniques, ou par manque de financement car l’Espagne, affaiblie
par les guerres se trouva complètement endettée envers les Génois qui firent
tout pour en empêcher la construction.
On se contenta de construire des digues devant la
Marina de Finale pour protéger les bateaux. Du « port » de Finale
partaient les châtaignes, du bois, des cordages, grains, du fer, du riz… alors
qu’arrivait le sucre, le tabac, le sel.
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Ces produits alimentaient un florissant commerce routier.
L’industrie, produisait au niveau artisanal du savon (tiré
de l’huile d’olive), du papier, des chaussures, des vêtements pour la
consommation propre.
La production de bois servait à la construction navale.
La production agricole était peu développée, limitée à
l’olive sur le versant marin, à peine suffisant pour la consommation locale.
Dans l’arrière-pays, la production de châtaignes était déjà abondante, et
essicate, elles étaient portées à Finale pour l’exportation.
Il existait déjà une vraie industrie de l’acier
essentiellement à Mallare mais étaient présentes à Calizzano, à Bormida, à
Osiglia, à Pallare et employaient des centaines de personnes.
La matière première était
importée depuis l’île d’Elbe et les produits exportés en évitant les taxes
imposées par les Génois.
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Les
fortifications
Le marquisat a été acquis pour des
motifs stratégiques et commerciaux, pour garantir un débouché sur la mer pour
les navires provenant d’Espagne ou du royaume de Naples qui apportaient des
troupes, des marchandises à l’Etat de Milan et vice-versa.
Ce territoire devait avoir des moyens de
défense et des fortifications adaptés aux attaques par mer comme par terre.
Les ouvrages les plus imposants furent édifiés sur la
côte.
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Les revenus du marquisat
Le
renforcement des châteaux, la construction de forts, les paies des garnisons,
et les salaires des fonctionnaires étaient à la charge du roi d’Espagne qui les
finançait sur les impôts de l’Etat de Milan.
C’est à Calizzano,
lieu d’accès au marquisat que se payaient les taxes sur les produits en transit
vers l’Etat de Savoie et le Piémont, à Carcare, celles en transit vers le duché
de Monferrat. Cette imposition avait été vivement mais vainement contestée par
les autorités locales qui faisaient remarquer qu’à la suite de cette
imposition, les marchés hebdomadaires de Calizzano furent désertés alors que
s’y réunissaient auparavant 200 à 300 muletiers avec leur marchandises.
On retirait d’autres profit des forêts d’où l’on
tirait les bois pour les chantiers navals.
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Le commerce du sel, cause de luttes entre Finalais et
Génois.
Le sel, denrée
essentielle de tous temps fut particulièrement précieux dans le passé, du fait
de sa rareté et du plus grand usage pour conserver les aliments.
Le sel, qui était
apporté sur la côte ligure pour la consommation propre et l’approvisionnement
du Piémont provenait au Moyen Âge de la Camargue puis au XVIIe des Baléares et
des côtes espagnoles et africaines.
Comme les Génois détenaient
le monopole de la navigation sur la mer de Ligurie, les villes ligures se
rebellaient parfois.
En 1292 fut signé
entre la république de Gênes et le marquis Antonio del Carretto une convention
où les Finalais ne pouvaient ni créer de port ni débarquer ailleurs que dans le
port de Gênes où ils devaient payer les droits de douane et gabelles.
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En 1340 il fut accordé
au marquis Giorgio del Carretto le droit de naviguer sans faire escale à Gênes
à condition de payer les taxes dues.
Des douaniers étant en
poste à Varigoti et Finale, et en particulier devait être payée la gabelle pour
l’introduction du sel. Les gabelous furent chassés et Gênes s’opposa par tous
les moyens, usant de représailles sur les navires protégés par l’Espagne.
Finalement, en 1696, Gênes s’entendit avec l’Espagne à
laquelle elle paya un important dédommagement. En contrepartie, les Espagnols
s’engageaient à faire réduire la contrebande, en attendant d’être bientôt
eux-mêmes maîtres du marquisat et ainsi bloquer toute activité commerciale des
Finalais.
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