Les campagnes sont
essentiellement peuplées d'habiles horticulteurs répartis
dans une infinité de minuscules exploitations.
Avec
ténacité, ces paysans tirent le meilleur parti
possible de champs minuscules où le rocher affleure entre
les murets de pierres sèches.
Ces Minorquins vont donc
tourner leurs regards vers les lointains Etats-Unis et surtout
vers l'Algérie toute proche.
Ainsi décrite par
le poète, Minorque est en 1836 affectée par une
grave crise économique, démographique et sociale.
Suivant Ferrer Aledo,
J. dans "Menorca su populacion rural", Mahon 1958, «Parmi les Baléares,
Minorque est au XIXe siècle, un grand foyer d'émigration
». Tandis que Marti Camps, F, dans « Brève
introducion a la historia de Menorca
» estime que malgré les épidémies
et les pertes successives, la population passe de 37 559
habitants en 1826 à 39 173 en 1877, pour se stabiliser par
la suite à 37 500 personnes.
A
Birkadem comme à Fort-de-l'eau, le climat est semblable à
celui de l'île, les besoins en fruits et légumes y
sont considérables.
Très qualifiés, sobres,
persévérants et travailleurs les Minorquins sont
rapidement appréciés. Plusieurs milliers de familles
s'embarquent à Mahon et Ciutadella à bord de
petites balancelles comme le « San-Antonio » de 19
tonneaux, le « Tampico » de 29 tonneaux et le «
Cavallo » de 28 tonneaux
La taille de ces navires est
extrêmement réduite ; au XIXe siècle, le
tonneau, mesure internationale, ne représente alors que
1,440 m3.
Actuellement il correspond à une capacité
de transport de 2,830 m3, ceci pour permettre au lecteur de juger
de la taille réduite de ces embarcations et d'imaginer
dans quelles conditions d'inconfort et de promiscuité
voyageaient des femmes et des enfants.
En plus des passagers,
ces balancelles transportaient du vin, des légumes,
oignons, pommes de terre, du bétail ainsi que des pierres
et des carrelages.